Au Clair de la Lune

Cher cousin, chère cousine,

Je t’ai fait découvrir les cahiers de notre grand-oncle Henri AUBIN à travers quatre précédentes lettres : « Les cahiers de notre grand-oncle Henri AUBIN », « La maison de la Thiolais en Issé », « Les complaintes » et « Caroline par Henri AUBIN et Bourvil ».

Je poursuis aujourd’hui avec la première chanson du cahier qu’il a réalisé lors de son service militaire : Au clair de la lune. Il ne s’agit pas de la chanson enfantine que nous connaissons. Ici, il n’est question ni de plume, ni d’ami Perrot :

1er Couplet

Bois mystérieux et forêts profondes

Sous les frais rayons de la lune blonde

À quoi rêvez-vous ?

Est-ce au renouveau, souffle qui féconde

À quoi rêvez-vous sous la lune blonde

Nous rêvons hélas au bonheur perdu

À tous les serments jadis entendus

Qui s’en vont rêvant parmi la lune brune

Au clair de la lune

2e Couplet

Couples enlacés, amants de mystère

Sous les blancs rayons de la lune claire

À quoi rêvez-vous ?

Est-ce au court trépas de toute chimère

Couples enlacés sous la lune claire

Nous rêvons tout bas aux amours sans fin

Au mots éternel nous rêvons enfin

Aux baisers qui font de deux âmes, une

Au clair de la lune

3e Couplet

Ohé matelot au bateau qui penche

Sous les clairs rayons de la lune blanche

À quoi rêves-tu ?

Serait-ce à la mort, son linceul qui penche

Matelot perdu sous la lune blanche

Je rêve à la vierge aimante aux doux yeux

À l’étoile d’or qui sourit aux cieux

Au Christ implorant pour nous sur la lune

Au clair de la lune

4e Couplet

Errant chemineau, sans logis ni hardes

Sous les froids rayons de la lune blafarde

À quoi rêves-tu ?

Est-ce l’âtre chaud de quelques mansardes

Errant chemineau, sans logis ni hardes ?

Je rêve aux chemins profonds dans la nuit

De même que hier, je marche aujourd’hui

Et ma main bénit le ciel sans rancune

Au clair de la lune

5e Couplet

Soldat expirant qui déjà ne bouge

Aux sanglants rayons de la lune rouge

À quoi rêves-tu ?

Maudis-tu la guerre effroyable gouge

Oh blasphèmes-tu sous la lune rouge

Je rêve à ma mie au si doux appas

À ma mère aussi qui m’attend là-bas

À mon vieux clocher qui chante à la brune

Au clair de la lune

J’ai découvert une autre version, datant de la même période, et issue d’un cahier de marin, lui aussi illustré par des dessins. Tu peux en voir la retranscription sur ce site internet : http://jcautran.free.fr/archives_familiales/chansons/chansons_kerherve.html#69

Amitiés cousinales

Didier

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