Cher Cousin, Chère cousine,
Henri AUBIN, le père de notre grand-mère, est né le 03 juin 1853 au village de la Meilleraie à Riaillé. Son père y étant aussi né, je suis parti à la recherche des origines de la famille dans ce village.
Au 19e siècle, le village est souvent orthographié avec un y (la Meilleraye). Il ne doit pas être confondu avec la commune de la Meilleraye-de-Bretagne. Le village de la Meilleraye est à mi-chemin du bourg de Riaillé et celui de la Meilleraye-de-Bretagne, à presque 4 kilomètres au nord-ouest du bourg de Riaillé :
Deux châteaux se situent à proximité : le château de la Meilleraie, et le château de la Provostière.
C’est un gros village, puisqu’en 1856, il compte 36 maisons. En voici une vue sur la carte d’état-major du milieu du 19 e siècle :
Le village et l’étang de la Provotière sont anciens puisqu’ils sont mentionnés sur la carte de Cassini :
Sur l’arbre ci-dessous, figurent les ancêtres de notre arrière-grand-père qui ont vécu à la Meilleraie.
Quand une année est écrite en vert, cela signifie que l’évènement (naissance ou décès) a eu lieu à la Meilleraie, et que cela est mentionné dans l’acte correspondant. Si elle est écrite en vert italique cela signifie que ce n’est pas mentionné à l’acte, mais que l’évènement (naissance ou décès) a vraisemblablement eu lieu à la Meilleraie compte-tenu des autres informations disponibles.
Quand le nom d’une commune ou d’un village figure au-dessus de l’un de nos ancêtres, cela signifie que ses parents n’ont pas vécu à Meilleraie, mais dans la commune ou le village indiqué. Si c’est Riaillé qui est indiqué, cela signifie qu’ils ont vécu à Riaillé, mais que nous ne savons pas si c’est à la Meilleraie ou dans un autre village.
Les traces de nos ancêtres les plus anciennes que j’ai trouvées sont dans les rôles de capitation de 1740 et 1741 sur le site des Archives Départementales de Loire-Atlantique. Les rôles de capitation recensent le nom des contribuables avec le montant de leur contribution. Au village de la Meilleraie, nous y voyons:
- Louis ROUGÉ, laboureur, pour qui l’impôt est de cinquante sols, soit 2 livres et 10 sols (il sera de 3 livres et 10 sols en 1741).
- Jean AUBIN, métayer, dont l’impôt est de 3 livres (4 livres en 1741)
- Mathurin GUILLARD, métayer, dont l’impôt est de 4 livres (3 livres en 1741). Est aussi mentionné en 1740 un Mathurin GUILLARD parmi les pauvres qui ne paient pas d’impôt.
Louis ROUGÉ et sa femme Antoinette LAMBERT sont nés à Riaillé, sans que l’on sache dans quel village, tout comme Mathurin GUILLARD. C’est donc parmi les parents de ces trois personnes que se situe la présence initiale de nos ancêtres à la Meilleraie.
Jean AUBIN et René ROUESNÉ sont originaires de Moisdon, leurs enfants y sont nés et l’un d’eux y est décédé en août 1738. C’est dans la période 1738-1740 qu’ils sont venus s’installer à la Meilleraie.
Leurs descendants sont ensuite restés à la Meilleraie, jusqu’à la naissance de notre arrière-grand-père.
Voici quelques autres informations glanées dans les rôles de capitation. En 1788 et 1789:
- Les mineurs de Mathieu ROUGÉ paient 2 livres et 10 sous (Mathieu Rougé est décédé en 1778; ses enfants ont 18 à 30 ans, la majorité pour les hommes étant alors de 30 ans).
- Charles AUBIN, 9 livres (9 livres et 10 sous en 1789)
En 1790 :
- Les mineurs de Mathieu ROUGÉ sont redevables de 2 livres et 2 sous
- La veuve AUBIN : 3 livres (Charles AUBIN est décédé au début de l’année 1790)
- Les mineurs AUBIN : 3 livres.
L’impôt payé par notre ancêtre Charles AUBIN (9 livres en 1789) est le montant le plus élevé des contribuables de la Meilleraie. Quand on parcourt le document pour l’ensemble de Riaillé, on voit qu’une très grande majorité de contribuables paie moins. Pour te donner une idée de ce que cela représente, le prix d’un kilo de pommes était d’environ 4 livres en 1789, mais on sait que la nourriture représentait une part beaucoup importante que maintenant dans la dépense des ménages. Il est donc difficile de dire ce que cela représente réellement.
Cousinalement
Didier
Camembert et Muscadet 